Violations des droits des travailleurs dans l’industrie du thé kényan : la nécessité d’une responsabilité accrue et de réformes

Le thé occupe une place cruciale dans l’économie du Kenya. En tant que l’un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux, le pays bénéficie de revenus substantiels et d’une contribution significative à l’emploi grâce à cette industrie prospère.
Les conditions climatiques et géographiques du Kenya offrent des opportunités idéales pour la culture du thé, en particulier dans les régions des hauts plateaux, telles que les comtés de Kericho, Nandi et Kiambu, réputées pour leurs terres fertiles propices aux plantations de thé. 

Récemment, l’industrie du thé kényan a été confrontée à des révélations choquantes concernant des violations des droits des travailleurs. Une enquête de la BBC a mis en lumière des témoignages alarmants de plus de 70 femmes travaillant dans des plantations de thé au Kenya. Ces femmes ont déclaré avoir subi des abus sexuels de la part de leurs supérieurs, les contraignant à se soumettre à des demandes sexuelles pour obtenir ou garder leur emploi. Certaines ont même rapporté des grossesses non désirées, tandis qu’une victime a déclaré avoir contracté le VIH.

Suite à ces allégations troublantes, l’organisation internationale Rainforest Alliance, qui œuvre pour la protection des forêts et de la biodiversité, a réalisé sa propre enquête sur les plantations de thé mentionnées dans le documentaire.
Les audits ont révélé des violations des critères sociaux et de gestion de la Norme d’Agriculture Durable de Rainforest Alliance.
En conséquence, les certifications des deux propriétaires des plantations incriminées, James Finlay (Kenya) Limited et ekaterra Tea Kenya PLC, propriétaire de la marque Lipton, ont été suspendues.

Suite à la diffusion du documentaire, les autorités kényanes ont annoncé l’ouverture d’enquêtes concernant les plantations appartenant à Lipton Teas and Infusion (anciennement une filiale d’Unilever) et à James Finlay (filiale du conglomérat Swire).
Des victimes ont courageusement partagé leurs expériences déchirantes, mettant en lumière des actes choquants tels que le viol d’une jeune fille de 14 ans résidant dans l’une des plantations et une journaliste, se faisant passer pour une potentielle employée, soumise à des pressions pour des relations sexuelles en échange d’un emploi. 

Alors que le Kenya continue d’exporter plus de 500 000 tonnes de thé chaque année, il est primordial pour le gouvernement , avec l’aide de l’Autorité du thé du Kenya (Tea Board of Kenya) d’enquêter sur ces violations et de prendre des mesures pour améliorer la responsabilité sociale des entreprises et assurer des conditions de travail sûres et équitables pour tous les travailleurs de l’industrie du thé.
La collaboration entre les acteurs gouvernementaux, les entreprises et les organisations internationales est essentielle pour garantir que le thé kényan conserve sa réputation de qualité tout en respectant les droits fondamentaux des travailleurs.

Post by managerMedia

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