VIH/SIDA : Etat des lieux de la pandémie à ce jour
Le VIH est l’un des pires fléaux de l’histoire de l’humanité. Apparu dans les années 1980, il a été source de grosses discriminations et de toutes sortes de spéculations. Plus de 40 ans après, ce virus est encore d’actualité. Dans cet article, nous examinons l’état actuel du VIH/SIDA en termes d’épidémiologie, de traitement et de prévention, ainsi que les défis auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés.
Depuis sa découverte, le VIH a été l’un des plus grands défis de santé publique du monde. Le SIDA est une maladie virale qui affecte le système immunitaire de l’organisme. Il se transmet par le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel. Le virus entraîne l’effondrement du système immunitaire en s’attaquant aux lymphocytes TCD4 chargés d’assurer la défense de l’organisme contre les maladies. Il fait entrer son matériel génétique dans la cellule et pirate en quelque sorte la cellule de l’organisme pour qu’elle fabrique de nouveaux virus. Le nombre de lymphocytes chute gravement tandis que les virus augmentent et envahissent l’organisme. Le système immunitaire décline lentement jusqu’à la mort du sujet environ 5 ans après l’infection.
On estime à 38,4 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH en 2021. Parmi elles, 28,7 millions ont accès à la thérapie rétrovirale. Les médicaments antirétroviraux aident à ralentir la progression de la maladie et à prolonger la vie des personnes atteintes. Ces médicaments sont maintenant largement disponibles dans de nombreux pays et ont contribué à faire chuter le nombre de décès liés au SIDA de 52% depuis 2010. Malheureusement, plus de 5 millions de personnes ne sont pas informées qu’elles vivent avec la maladie.
Parmi les personnes qui connaissent leur statut et suivent convenablement le traitement, 92% ont une charge virale indétectable c’est-à-dire que le nombre de virus est si bas dans leur sang qu’ils ne sont plus en mesure de contaminer les sujets sains. Bien que les taux de prévalence du VIH/SIDA aient diminué au cours des dernières décennies, il reste un problème dans de nombreux pays, en particulier en Afrique subsaharienne où les femmes et les filles représentent 63 % de toutes les nouvelles infections au VIH en 2021.
Les antirétroviraux ont transformé le traitement du VIH/SIDA mais de nombreux défis persistent. Les coûts élevés des médicaments antirétroviraux, en particulier dans les pays en développement, la stigmatisation et la discrimination qui peuvent rendre difficile l’accès aux soins pour les personnes atteintes du VIH/SIDA.
Le manque de financement peut limiter l’accès aux programmes de prévention et de dépistage. En outre, la pandémie de COVID-19 a eu un impact négatif sur la prévention et le traitement du VIH/SIDA, en limitant l’accès aux soins de santé et en perturbant les services de dépistage et de traitement.
Les essais cliniques en cours ont pour objectif de trouver un vaccin préventif. Cette mission se révèle ardue car le VIH est changeant et a une forme d’intégration à l’organisme très élaborée. La piste d’un vaccin curatif c’est-à-dire destiné aux patients déjà atteints est aussi en cours d’essai.
Le plus grand challenge de la prise en charge est l’éradication complète de ce virus qui se présente sous d’innombrables facettes. De nombreux chercheurs dans le monde rêvent de faire disparaître le VIH. Certains affirment que l’on n’y arrivera jamais à cause la complexité du virus, d’autres s’accrochent farouchement à l’espoir.
Deux chercheurs en particuliers croient fermement qu’il est possible de vaincre le VIH. Ce sont les professeurs Michael Farzan aux États-Unis et Joachim Hauber en Allemagne. Ce dernier, par la thérapie génique a fabriqué une sorte de ciseau moléculaire appelé break 1 qui décrypte le génome et excise le VIH de l’ADN, ce qui arrête l’infection au niveau cellulaire. Le break 1 est ensuite introduit dans l’organisme du patient à partir de ses propres cellules souches puis il détruit au maximum tous les virus présents dans l’organisme. Testée sur des souris, cette méthode a été un franc succès. Quant au professeur Farzan, il fabrique une molécule qui empêche le virus d’entrer dans l’organisme, un inhibiteur puissant à large spectre qui agit sur le VIH.
Bien que ces recherches soient très prometteuses, le chemin est encore long pour que les malades puissent y accéder.