Report de la présidentielle au Sénégal – La CEDEAO marque son opposition et appelle au maintien de la date initiale des élections

7 février 2024

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La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’est absolument pas pour le report de l’élection présidentielle au Sénégal, initialement prévue le 25 février prochain. L’organisation régionale l’a fait savoir, ce mardi dans la soirée, à travers un nouveau communiqué après celui du dimanche soir. Dans le document, la CEDEAO indique que « les autorités sénégalaises devraient organiser l’élection présidentielle ce mois-ci comme prévu au lieu de la retarder de 10 mois ».

Le bloc régional actuellement présidé par Bola Tinubu, le président du Nigeria, a encouragé la classe politique à « prendre des mesures urgentes pour rétablir le calendrier électoral conformément aux dispositions de la Constitution sénégalaise ». Cette crise survient à un moment où la CEDEAO fait des mains et des pieds pour conserver ses membres. Trois pays victimes de coups d’État se sont retirés la semaine dernière après avoir accusé l’organisation régionale de sanctions « inhumaines » en réponse à des prises de pouvoir militaires.

Pour plusieurs analystes politiques, le bloc ouest-africain devrait de moins en moins limiter son ingérence dans la politique des pays membres. Il devrait selon eux, se montrer plus intransigeant face à des dérives démocratiques comme ce qu’il se passe au Sénégal. Pour ces analystes, la CEDEAO doit se montrer un peu plus cohérente, car ils trouvent complètement absurde qu’elle se contente de condamner les coups d’État militaires et de menacer d’intervenir militairement, alors qu’elle tolère des comportements politiques irresponsables dans d’autres contextes.

Au cours de la même journée du mardi 6 février 2024, plusieurs autres voix et non des moindres, se sont faites entendre sur la crise au Sénégal. Il s’agit notamment de la porte-parole du bureau des droits de l’homme des Nations unies, Liz Throssell, qui s’est dite préoccupée par la situation au Sénégal et a déclaré que toute décision de report des élections devrait être « fondée sur des consultations élargies ».

De même, le sénateur américain Ben Cardin, qui préside la commission des affaires étrangères du Sénat, a déclaré que ce report « met le pays (le Sénégal) sur une voie dangereuse vers la dictature, et ne doit pas être autorisé à rester en place ».

Des déclarations qui nous l’espérons, auront le mérite d’accentuer la pression sur les autorités sénégalaises, de sorte qu’elles renoncent à cette voie qui jette le discrédit sur ce pays, naguère envié pour ses principes démocratiques.

Pour rappel, le président Macky Sall a reporté le scrutin du 25 février en invoquant un différend électoral entre le Parlement et le pouvoir judiciaire concernant certaines candidatures. Les dirigeants de l’opposition et les candidats ont rejeté cette décision, la qualifiant de « coup d’État ».

Plusieurs députés de l’opposition ont été empêchés de voter lundi lorsque le Parlement a reprogrammé l’élection pour le 15 décembre, ce qui a suscité l’indignation. Le mandat de M. Sall devait prendre fin le 2 avril.

Thom Biakpa

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