Paul Biya, le chef de l’État camerounais au pouvoir depuis 41 ans en lice pour la présidentielle de 2025
La rencontre du 21 septembre à Yaoundé regroupant les membres du comité central du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais), parti au pouvoir, a permis de définir les stratégies de conquête du terrain. Un vaste programme visant à remporter le prochain scrutin se déroule dans les dix régions du pays alors que le RDPC fait l’objet de vives critiques.
Réunie autour du secrétaire général du RDPC, numéro 2 du parti derrière Paul Biya son président national, l’élite de cette formation politique ambitionne « de retrousser les manches, d’agir avec constance, méthode et efficacité dans la perspective des élections en vue de garantir au parti des succès indiscutables ».
La campagne en cours va s’étendre sur plusieurs mois et va permettre également aux responsables du RDPC d’organiser les séminaires pour inciter les militants et sympathisants à « une grande prise de conscience », selon les acteurs en mission auprès des populations. Le RDPC veut davantage occuper l’espace politique car l’échéance de 2025 s’avère capitale au regard des élections législatives, municipales et la présidentielle prévues en cette même année.
Toutefois, les promesses de campagne non réalisées de Paul Biya font état d’un bilan décrié au sein de l’opinion. Le manque d’infrastructures et de routes, la cherté de la vie, le chômage des jeunes, bref les indices de la mal gouvernance ont contraint les populations à la résignation. Peu motivées par le scrutin, les masses redoutent les fraudes électorales et préfèrent l’abstention.
Aussi, la corruption du système et les détournements de fonds, ont créé un climat de méfiance entre la majorité et une oligarchie au pouvoir depuis quatre décennies. Des directeurs de services centraux et dirigeants d’institutions publiques et parapubliques, ministres, députés et bien d’autres hauts responsables de l’État cités dans les affaires de malversations financières purgent leurs peines dans les prisons pour avoir été reconnus coupables d’infractions.
Agé de 90 ans, Paul Biya aurait perdu la main sur la gestion du pays selon certaines sources. Après avoir officiellement confié la délégation de signature au secrétaire général de la présidence, le chef de l’État habitué aux longs séjours en Europe manifeste une réelle distanciation entre le peuple et lui.
Tchuisseu Lowé