Le tétanos
Le tétanos est une maladie infectieuse potentiellement mortelle. En voie de disparition dans les pays développés, du côté des pays en voie de développement, force est de reconnaitre qu’elle est encore d’actualité. Dans cet article, nous reviendrons sur les causes, les symptômes, le traitement et la prévention de cette pathologie.
Le tétanos est causé par une bactérie appelée clostridium tetani qui possède des spores fréquemment retrouvées dans le sol et résistantes à la chaleur. Ces spores sont responsables de la sécrétion de toxines qui causent plusieurs symptômes.
Le tétanos peut également toucher les femmes enceintes et les nouveau-nés. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on parle de tétanos maternel quand il survient pendant la grossesse ou dans les six semaines suivant l’accouchement et de tétanos néonatal quand il survient dans les 28 premiers jours de vie.
La maladie se transmet par une blessure (même superficielle) en contact avec la terre ou un objet souillé. Certains actes médicaux comme la circoncision, la scarification, les piercings réalisés dans des conditions antiseptiques médiocres peuvent être à l’origine d’un tétanos. Les accouchements à domicile, les avortements clandestins et les interventions chirurgicales dans des centres de santé où le plateau technique est pauvre sont aussi des situations à risque pouvant causer la contamination par les spores de la bactérie.
Une fois entrées dans l’organisme, les spores vont se retrouver dans les conditions optimales pour se développer et redonner la bactérie qui va libérer deux toxines : la tétanospamine, responsable de la majorité des symptômes de la maladie et la tétanolysine. La tétanospamine est une toxine très dangereuse car quelques nanogrammes suffisent pour entrainer la mort.
La phase d’incubation est comprise entre 3 et 21 jours pendant lesquels la bactérie atteint le système nerveux central. Dans la plupart des cas, les symptômes surviennent dans les 14 jours suivant la contamination. Le malade a des spasmes au niveau des mâchoires, du cou et du visage. Il peine à ouvrir la bouche et à déglutir. A ces symptômes s’ajoutent des spasmes musculaires soudains et douloureux (ils surviennent aussi à la suite de stimuli minimes comme la lumière ou le bruit), des convulsions, des maux de tête, de la fièvre, une grande transpiration et une accélération du rythme cardiaque pouvant entrainer la mort.
Les symptômes de la maladie étant très remarquables, le diagnostic est posé à travers l’observation des signes cliniques et ne nécessite pas d’examen biologique. Chez le nouveau-né, le tétanos néonatal est défini par l’OMS comme : « une maladie survenant chez un enfant qui tète et pleure normalement au cours des deux premiers jours de la vie, mais qui perd cette capacité entre le troisième et le 28ème jour et présente des spasmes et des raideurs ».
Le tétanos peut rapidement causer la mort sans traitement dès l’apparition des premiers symptômes. Une exploration minutieuse doit être effectuée pour trouver la porte d’entrée qui sera désinfectée et soignée convenablement. Il faut ensuite mettre le patient sous antibiothérapie pour neutraliser la bactérie et lui administrer le sérum antitétanique le plus rapidement possible. Son action va neutraliser les toxines sécrétées par l’agent causal.
Le malade doit être dans un environnement calme et peu éclairé. L’alimentation par voie orale est suspendue car le moindre stimulus peut déclencher des spasmes. Des sédatifs et des myorelaxants sont utilisés pour limiter les effets des toxines sur le système nerveux. Après guérison, le patient n’acquiert pas d’immunité naturelle et est toujours exposé au risque de contracter la maladie à nouveau.
Le meilleur moyen de prévenir le tétanos est de se faire vacciner. Fabriqué à partir d’anatoxine antitétanique, le vaccin contre le tétanos est d’une efficacité très élevée. Chez l’enfant, la vaccination peut commencer dès l’âge de six semaines. Les femmes en âge de procréer doivent être vaccinées pour prévenir le tétanos néonatal. Lorsqu’elles sont déjà enceintes, il est nécessaire de les vacciner pendant la grossesse et après l’accouchement pour protéger la mère et l’enfant. Dans plusieurs pays d’Afrique, le vaccin est gratuit pour les femmes enceintes.