Le Billet de MTE : L’Afrique est-elle prête pour le « panafricanisme » ?
3 jours. C’est le temps qu’aura passé Ousmane Cissé à la tête de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Nommé à la tête de cette entité publique le 22 mai dernier, il a rendu le tablier le jeudi 25 mai suivant après que de vives critiques aient été soulevées contre lui. La raison : l’intéressé est sénégalais.
Ce fait, passé presqu’inaperçu, est pourtant loin d’être anecdotique, et notamment dans le contexte actuel où les opinions publiques africaines sont vent debout contre « l’impérialisme », « le néocolonialisme », avec l’émergence de leaders tels que Kemi Seba, ou encore Nathalie Yamb.
La notion de panafricanisme revient souvent. Même si pour certains, le respect de la souveraineté de nos états actuels est fondamental, quitte à mettre en commun des politiques communes dans des domaines spécifiques comme la défense ou les affaires étrangères ; pour beaucoup d’autres, le salut ne proviendrait que de la mise en place d’un véritable état fédéral africain.
Quelle que soit l’option retenue, l’on peut constater qu’une plus grande imbrication de nos états est mise en avant, en vue de constituer une force face aux grands enjeux planétaires.
Ainsi, comment comprendre que la nomination d’un sénégalais, donc africain, dans un autre pays africain ait pu provoquer une telle levée de boucliers ?
Ce type de réaction n’est-il pas de nature à fragiliser la dynamique en cours ?
Dans la même veine, l’on se souvient également de l’effroyable épisode tunisien de la chasse aux subsahariens ou des déboires rencontrés par l’homme d’affaires camerounais Baba Ahmadou Danpullo en Afrique du Sud.
Tous ces évènements rappellent à loisir le chemin à parcourir dans les mentalités pour en arriver à cette véritable « union africaine », qui nous permettra de faire bloc face à des géants comme la Chine ou les Etats-Unis, devant lesquels chaque pays africain, pris individuellement, n’a objectivement aucune chance.
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