La sortie du deuxième volume du « Livre Blanc » de la RDC sur les crimes commis à l’Est du pays peut-elle faire cesser les violences dans les localités en proie à la rébellion ?
Le document fait un état des lieux des évènements alarmants où les pertes en vies humaines et matérielles sont attribuées au Rwanda, soutien du M23 un mouvement armé à l’origine des troubles. Quelle finalité pour ce qui semble être un plaidoyer pour un retour à la paix dans les parties en crise ? L’Union Africaine, les Nations Unies et les instances internationales interpellées.
Le rapport du gouvernement congolais présenté officiellement le 14 septembre, décrit les atrocités causées par la rébellion dans l’Est du pays en complicité avec Kigali.
La partie Est de la RDC échappe au contrôle du gouvernement ; le Rwanda voisin entretient un lien étroit avec les mouvements hostiles à Kinshasa.
« La quête des ressources minières, entretenue par l’idée d’une spoliation sournoise des richesses que l’on retrouve à l’Est de la RDC, fait intervenir le Rwanda par l’intermédiaire des bandes armées motivées par l’appât du gain », affirme Ngatué Anicet, chercheur en sciences sociales, qui pointe du doigt le jeu trouble du gouvernement rwandais en rapport aux cas d’instabilité et de violences en RDC.
L’ONU, l’Union Européenne, les États-Unis et les organismes de défense des droits de l’Homme et des libertés ont reconnu les implications directes de Kigali dans les actes de barbarie régulièrement enregistrés dans l’Est de la RDC. Deux officiers rwandais sont sous le coup des sanctions de l’UE et des USA. Les autorités congolaises plaident pour des « mesures plus restrictives à travers la présentation de ce nouveau document contre l’oubli… ».
Dans cette ‘’guerre froide’’ qui oppose les deux pays, les dirigeants congolais ont tenté de négocier avec le Rwanda pour un retour à la paix dans les régions de la RDC en crise. Mais Paul Kagamé, le chef d’État rwandais, nie toute collaboration entre son pays et le M23.
« Le problème n’est pas entre moi et Tshisekedi, mais entre Tshisekedi et le M23 », s’est-il confié à Jeune Afrique.
Tchuisseu Lowé