Interview M. Siaka Tapsoba – Champion de Golf de Côte d’Ivoire

Bourgeoisie. Prestige. Voilà quelques mots qui ressortent souvent lorsqu’on évoque le golf. Taxé de « sport des riches », certains vont jusqu’à dire que le qualificatif de sport ne lui sied pas, et qu’il ne permet pas de se dépenser comme les célèbres football et basketball. Mais au fond, que savez-vous du golf ? Pour en parler, nous recevons M. Siaka Tapsoba, champion de Côte d’Ivoire de golf. 

Bonjour M. Tapsoba, et merci d’accorder cet entretien. On commence par les présentations ? 

Bonjour, je suis SIAKA TAPSOBA, cadre dans une institution financière à Abidjan et parallèlement golfeur, champion de Côte d’Ivoire de Golf. 

Je suis titulaire d’un Master 2 en management et je pratique le golf depuis 1995. Au niveau sportif, j’ai représenté la Côte d’Ivoire à de nombreuses compétitions internationales dont les championnats du monde amateur en 2019 en Espagne, où la Cote d’ivoire a occupé la 4ème place. 

Comment en arrive-t-on, dans un pays autant dominé par le football, à se passionner d’un sport comme le golf ?

Il faut dire que j’ai toujours baigné dans le golf. Tout petit, j’habitais à Anono, un petit village collé au golf d’Abidjan où je voyais des expatriés pratiquer la discipline. De plus la plupart de nos ainés travaillaient au golf. Voila un peu l’environnement dans lequel j’ai grandi. 

Ainsi, une fois arrivé au Lycée Classique d’Abidjan, j’apprends qu’il y a une équipe de golf scolaire. Par curiosité j’adhère à cette équipe et c’est devenu une vraie passion. 

Quel est votre avis sur le niveau de pratique en Côte d’Ivoire ? Les Ivoiriens sont-ils férus de golf ? Et de manière générale, quel est le niveau des africains dans cette discipline ? 

Le golf malgré les efforts de la fédération, reste toujours un sport de riches pour les Ivoiriens, un sport pour les gens nantis. Mais on constate avec joie qu’il y a de plus en plus d’ivoiriens qui viennent découvrir lors des séances d’initiation. Au niveau africain, certaines nations ont un niveau très appréciable comme le Maroc, le Ghana, l’Afrique du Sud ou encore le Nigéria.

Difficile de parler de ce sport sans évoquer des tournois prestigieux comme le PGA Tour, ou la Ryder Cup, dominés par des professionnels américains et européens. A quand l’apparition du Tiger Woods ivoirien, ou africain ? 

Jouer sur le PGA Tour qui est le meilleur circuit au monde est le rêve de tout golfeur mais il faut se l’avouer, le chemin est long, très long pour y parvenir. 

Sur un plan plus personnel, comment entrevoyez-vous votre carrière dans la discipline ? Surtout que vous exercez un autre métier en parallèle ? 

Après plus de 25 ans de pratique, je pense avoir réalisé pas mal de choses au niveau du golf. 

Susciter la pratique du golf auprès des Ivoiriens par mes résultats, c’est déjà une grande victoire. Année après année, le nombres de licenciés augmente. 

Je vais désormais me consacrer à mon métier dans la finance. 

Finalement, le golf, sport de riches, préjugé ou pas ? Quel est le montant minimal à débourser pour s’offrir les éléments nécessaires au démarrage ? 

Oui et non car tout dépend des objectifs qu’on se fixe lorsqu’on vient au golf. Comme dans tout sport, pour devenir un champion, il faut investir beaucoup plus financièrement et humainement. Je voudrais d’ailleurs profiter de votre lucarne pour remercier ASCOMA COTE D’IVOIRE qui depuis le début de cette année m’accompagne dans toutes les compétitions partout dans le monde. 

Pour revenir à votre question, il faut que les Ivoiriens sachent que des séances d’initiations gratuites sont organisées tout le temps par la fédération pour permettre aux ivoiriens de découvrir le golf. Tout le monde y est invité. 

Un mot de fin ? 

Je voudrais vous dire merci pour la lucarne qui m’a été faite afin de parler de mon parcours au golf. 

J’espère que la Cote d’Ivoire arrivera à s’imposer dans la discipline au niveau mondial, en produisant de grands champion, capables d’évoluer sur les circuits les plus prestigieux, comme le PGA Tour mentionné plus haut.