Interview – Délas N’DRI

Diplômé de l’INP-HB (ESCA) et de l’INSEEC en France, M. Délas N’DRI a à son actif une riche expérience en tant que marketing manager. Depuis quelques années, il est entrepreneur et à l’initiative de plusieurs projets. 

Il revient sur son parcours dans cette interview. 

  

Bonjour M. N’DRI, et merci pour le temps que vous nous accordez. Et si on commençait par les présentations ? 

Bonjour, je suis Délas N’DRI. Diplômé de l’INP-HB (ESCA) en Côte d’Ivoire et de l’INSEEC en France. Avant de devenir entrepreneur et de démarrer plusieurs projets, j’ai occupé plusieurs postes de responsabilités dans le marketing et la vente dans diverses entreprises. Je suis heureux de partager mon parcours avec vous. 

  

Malgré votre formation en France, vous avez finalement passé très peu de temps à l’étranger. Votre retour en Côte d’Ivoire a été plutôt rapide. Qu’est-ce qui l’explique quand on sait que de nombreux jeunes ont tendance à s’orienter vers des carrières à l’internationale ? 

En effet, après mes études en France, j’ai passé très peu de temps à l’étranger. Revenir en Côte d’Ivoire a été une décision mûrement réfléchie car j’avais déjà une longue expérience professionnelle en Côte d’Ivoire avant d’étudier en France. Je me sentais aussi lié à mon pays et j’ai toujours voulu contribuer à son développement.  

  

Vous avez occupé des postes importants principalement en marketing, dans des entreprises de tailles diverses, avant de vous mettre à votre propre compte. D’où est venu le déclic ? Et comment s’est faite la transition de salarié à entrepreneur ? 

L’entrepreneuriat m’a toujours inspiré, donc l’impulsion est venue progressivement et surtout naturellement. Pour moi, la transition d’employé à entrepreneur a été un processus graduel. J’ai une solide expérience en marketing et en vente dans différentes entreprises et différents pays. J’ai commencé à développer et à construire des idées d’affaires en parallèle avec mon travail jusqu’à ce que je me sente suffisamment en confiance pour franchir le pas et me lancer dans l’entrepreneuriat à temps plein. 

  

D’abord Kamtar, et aujourd’hui Wilyz. Vous semblez attiré par le transport. Pourquoi ce choix ? 

Effectivement, j’ai un intérêt particulier pour le transport car c’est un secteur clé pour l’économie et la mobilité des personnes. J’ai remarqué que le secteur avait besoin de solutions innovantes pour répondre aux défis actuels, tels que la durabilité et la numérisation. C’est pourquoi j’ai choisi de me lancer dans le transport.  J’ai toujours été convaincu que je pouvais y apporter une contribution significative. 

  

Pouvez-vous nous en dire plus sur ces deux projets ?   

Kamtar est une startup que j’ai co-fondée en 2018, révolutionnant le fret et la logistique en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Kamtar est une plateforme numérique qui permet aux transporteurs de trouver des expéditions et aux clients de trouver des transporteurs fiables et compétitifs. Nous avons atteint la barre des 5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel avant que je quitte l’entreprise en septembre 2021 pour lancer Wilyz. 

Avec Wilyz, nous apportons des solutions de mobilité durable, notamment la vente de véhicules neufs et d’occasion certifiés avec des facilités de paiement (crédit) pour tous, ainsi que la gestion de flottes de véhicules de VTC. 

Wilyz apporte une solution complète à ses clients en leur permettant d’acheter des véhicules de qualité à prix compétitif et de gagner de l’argent grâce à la gestion de leurs véhicules pour les services VTC. Pour les propriétaires de véhicules, notre plateforme garantit un revenu mensuel et résout tous les problèmes liés à la gestion de leur flotte, y compris le recrutement et la gestion des chauffeurs, la gestion des incidents et l’entretien des véhicules, ainsi que la collecte et le recouvrement des revenus au quotidien.  

En parallèle, Wilyz fournit une flotte de véhicules pour les plateformes de VTC telles que Yango, Uber, Heetch et génère des revenus grâce aux commissions et aux économies d’échelle réalisées en raison de notre flotte de plusieurs dizaines de véhicules. Nous sommes fiers de fournir des solutions clés en main à tous nos clients, qu’ils soient propriétaires de véhicules ou utilisateurs de notre flotte.   

  

Quel regard portez-vous sur l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire de manière générale, mais aussi sur votre segment ? 

Je crois que l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire deviendra de plus en plus entrepreneurial, mais il reste encore des défis à relever. Le plus grand défi, par exemple, est l’accès au financement pour les jeunes entrepreneurs. Cependant, le gouvernement ivoirien a pris des mesures pour encourager l’entrepreneuriat, notamment en créant un fonds pour les jeunes entrepreneurs. Le segment de la mobilité est très concurrentiel, mais dispose également d’un potentiel de croissance important.  

  

Où voyez-vous Wilyz à moyen terme ? Dans un horizon de 5 ans par exemple ? 

A moyen terme, je vois Wilyz comme une plateforme de référence pour la mobilité durable en Côte d’Ivoire et dans la sous-région. Dans cinq ans, nous voulons étendre notre présence dans d’autres pays africains et devenir un leader technologique dans notre secteur.  

Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner à des jeunes, en Côte d’Ivoire, qui ont envie d’entreprendre comme vous ? 

Mon conseil aux jeunes entrepreneurs en Côte d’Ivoire est de ne jamais abandonner vos rêves et de ne jamais cesser de travailler dur pour les réaliser. Concentrez-vous sur vos objectifs à long terme et atteignez ces objectifs. Il est important de prendre des risques calculés. Il est également important de s’entourer de personnes talentueuses, de construire un réseau solide et de rechercher des partenaires et des mentors capables de conseiller et d’agir. 

  

Un mot de fin ? 

L`entrepreneuriat est un levier essentiel pour le développement économique de notre pays, car il crée de la richesse, de l’emploi et de la croissance économique. En tant qu’entrepreneur moi-même, j’ai pu constater à quel point cela peut être gratifiant et stimulant. C’est pourquoi je suis convaincu que les jeunes doivent saisir les opportunités qui se présentent à eux et croire en leur potentiel. 

L’entrepreneuriat n’est pas réservé à une élite, ni à des personnes qui ont des ressources financières importantes. Il est ouvert à tous ceux qui ont une idée, une vision et une détermination à la concrétiser. Il y a des ressources et des aides disponibles pour soutenir les jeunes entrepreneurs, que ce soit des programmes d’accompagnement, des financements ou des espaces de co-working. Il est important de se former, de se renseigner, de rencontrer des mentors et de s’entourer d’une équipe de personnes compétentes et motivées. 

Je suis convaincu que les jeunes entrepreneurs peuvent jouer un rôle clé dans la transformation économique et sociale de notre pays. En créant des entreprises innovantes, ils peuvent résoudre les problèmes locaux, répondre aux besoins des communautés et contribuer à la création d’emplois. En somme, l’entrepreneuriat est un outil puissant pour construire un avenir prospère et durable pour notre pays. 

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