Industrie pharmaceutique en Afrique : Où en sommes-nous ?

L’industrie pharmaceutique est très peu développée en Afrique. Pourtant entre le paludisme et les maladies non transmissibles telles que l’hypertension artérielle et le diabète, les africains ont un besoin permanent de médicaments. Malheureusement, très peu d’entre eux sont fabriqués sur place. Retrouvez dans cet article un panorama de l’état de l’industrie pharmaceutique sur le continent.

Selon l’OMS, l’Afrique abrite 25% des malades du monde mais fabrique moins de 2% des médicaments consommés sur le continent. Cela s’explique par plusieurs raisons à savoir :

• Les moyens financiers : Le développement des médicaments nécessite de gros moyens financiers pour pouvoir investir dans des équipements et locaux respectueux des bonnes pratiques de fabrication (BPF). L’Afrique ne bénéficie que de 1,3% des ressources financières mondiales consacrées à la santé.

• La disponibilité des compétences : Pour maintenir des standards élevés en matière de fabrication de médicaments, il faut plusieurs compétences et technologies qui ne sont malheureusement pas toujours disponibles en Afrique. La formation doit donc être accentuée.

Ce sont là quelques-unes des raisons qui entraînent le grand déficit de la balance des échanges pharmaceutiques. En 2021, le chiffre d’affaires du marché pharmaceutique mondial s’élevait à plus de 1 400 milliards de dollars. Le continent africain ne compte que pour 0,7 % de ce marché.

Pourtant, avec l’évolution démographique et économique, le marché pharmaceutique africain représente un énorme potentiel. D’ici 2024, le marché pharmaceutique mondial africain devrait générer des opportunités de 27,8 milliards de dollars.

La production actuelle est concentrée sur 10 pays à savoir l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigeria, le Maroc, l’Ethiopie, le Kenya, la Tunisie, la Lybie et le Ghana. Ces pays représentent à eux seuls 75% de la taille totale du marché africain. Les fabricants locaux ont tendance à être de petite taille, en particulier au Kenya et au Nigeria.

L’Afrique du Sud, premier producteur africain, produit principalement pour son marché intérieur qui est le plus important du continent avec 3,19 milliards de dollars de ventes en 2016. Le groupe sud-africain Aspen, dont le développement résulte d’un partenariat avec le groupe GSK est le plus gros producteur du continent. 

Environ 70% de la production pharmaceutique africaine est composée de médicaments génériques majoritairement fabriqués par des industriels locaux. Les génériques sont plus faciles à fabriquer car ils ne nécessitent pas de R&D (Recherche et Développement) et leurs technologies de fabrication sont moins chères. 

L’industrie pharmaceutique en Afrique est confrontée à plusieurs défis, notamment la concurrence des importations de médicaments moins chers, la contrefaçon et le manque d’investissements dans la formation, la recherche et le développement de nouveaux médicaments. 

Pour surmonter ces défis, les gouvernements et les partenaires internationaux doivent davantage travailler à améliorer la qualité et la quantité de la production locale de médicaments, encourager l’innovation et investir dans la recherche et le développement de nouveaux médicaments.