Indépendance – 63 ans de souveraineté de la RDC. Que retenir du plus vaste et riche pays de l’Afrique centrale ?
Ancienne colonie belge, l’ex-Zaïre a obtenu son autonomie le 30 juin 1960 après une longue période de résistance. Profil d’une Nation pourvue de richesses naturelles au cœur des convoitises.
Le discours à la Nation de Félix Tshisekedi à l’occasion de la commémoration des 63 ans de l’indépendance de la RDC, a permis de faire une évaluation de la situation sécuritaire du pays, notamment dans les régions en proie aux groupes rebelles : « Certains de nos compatriotes en ce moment précis à l’Est ne peuvent pas jouir de cette liberté que nous célébrons, car victimes de l’oppression de l’agresseur ».
A travers les propos de la plus haute autorité du pays, on pourrait admettre que l’histoire se répète dans un contexte de guerres successives dans certaines zones du territoire, reconnues pour leurs immenses richesses minières, sources de conflits.
Chronologie des pouvoirs en place
A l’indépendance du pays, Joseph Kasa-Vubu officie en tant que premier président du Congo souverain. Il a contribué à la libération du pays avec l’un de ses premiers ministres Patrice Lumumba, qui occupe le rang de héros dans les annales de l’histoire de l’Afrique du XXe siècle. Sous la bannière du Mouvement national congolais (MNC), une formation politique d’idéologie panafricaniste, Patrice Lumumba et les siens ont donné du fil à tordre aux colons belges. La perte de vitesse dans les affrontements, observée dans les camps adverses a poussé la Belgique à ratifier l’autonomie du pays.
Novembre 1965, la RDC entre dans une nouvelle ère de son évolution. Mobutu Sese Seko prend le pouvoir et dirige le pays d’une main de fer. Il instaure le parti unique et demeure intouchable au sommet du Mouvement populaire de la révolution (MPR), le parti-État. Il réussit à consolider l’unité nationale ainsi qu’à magnifier la fierté congolaise via ses tenues d’apparat et son attachement pour le lingala, la principale langue vernaculaire du pays. Son règne a duré 32 ans.
Le pouvoir de Laurent Désiré Kabila, tombeur de Mobutu a connu des perturbations un an après sa prise de fonction. Sa tentative de rompre les contrats miniers avec les puissances étrangères et les rebelles des pays voisins, a provoqué une succession de violences jusqu’à son assassinat en 2001 après seulement 4 années de gestion de l’État. Son fils le remplace au pouvoir et devient à l’âge de 30 ans à cette époque, le plus jeune chef d’État de l’histoire de la RDC. En 18 ans aux affaires, il a forgé son autorité autour des alliances politiques et des concessions tout en construisant une oligarchie dénoncée par l’opposition. Fait marquant de son magistère, il a transmis le pouvoir de façon pacifique à son successeur Félix Tshisekedi, vainqueur de la présidentielle de 2019, au pouvoir actuellement. Un fait inédit pour ce pays autrefois marqué de violences dans les transitions politiques.
Une grande Nation fragilisée par les conflits
De son indépendance à nos jours, la paix et la sécurité sont des denrées rares en République démocratique du Congo. La chasse aux trésors initiée par les grandes puissances et les pays voisins, a créé une situation d’insécurité dans les régions où le sous-sol attire les convoitises. L’or, le pétrole, le diamant et bien d’autres ressources qui font du Congo le plus riche pays d’Afrique en terme de gisement minier, entraînent la circulation frauduleuse des armes à feu et des minutions avec lesquelles les rebellions se ravitaillent pour commettre des exactions contre les militaires et les civils. Tandis que l’État combat les groupes rebelles sur son sol, les multinationales et les pays frontaliers pillent les richesses dans les zones qui échappent au contrôle du gouvernement.
Tchuisseu Lowé