Gabon – Ali Bongo candidat à sa propre succession

11 juillet 2023

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Le chef de l’État a annoncé sa candidature le dimanche 9 juillet. Un signal fort à la fois pour l’opposition et les militants de son parti, le PDG (Parti démocratique gabonais).

L’opinion en sait davantage sur la composition de la liste des candidats pour l’élection présidentielle du 26 août prochain au Gabon. La déclaration officielle d’Ali Bongo lancé met fin aux supputations. « J’annonce officiellement aujourd’hui, que je suis candidat. Candidat pour poursuivre le travail. Candidat, pour amener le Gabon plus loin… », s’est-il exprimé au milieu de la foule et de quelques officiels et cadres de son parti, membres de la délégation qui l’accompagnait à Nkok, un site industriel.

Cette sortie du chef de l’État a été sans surprise, au regard de ses multiples déplacements dans les villes et campagnes du pays ces derniers temps et au cours desquels il affichait une certaine aisance auprès des populations.

Il sera aux prises avec bon nombre de personnalités auparavant issues de son cercle restreint. A l’instar de Pierre –Claver Mananga Moussavou, l’un de ses ex alliés et ancien vice-premier ministre, Raymond Ndong Sima, ancien premier ministre, Alexandre Barro Chambrier, ancien haut cadre du PDG, autrefois Ministre des mines, du pétrole et des infrastructures, leader du Rassemblement pour la patrie et la modernité(RPM).
« Ali Bongo Odimba doit comprendre le danger d’un nouveau passage en force », s’est-il confié à Jeune Afrique.
Jean Ping, sorti deuxième à l’élection présidentielle de 2016, tentera une fois de plus de faire barrage au patron du PDG.
Dans ce tourbillon de forces contre Ali Bongo, le bilan de son mandat vient renforcer les arguments de ses contestataires. Mays Mouissi, financier et auteur d’un récent rapport sur la gouvernance globale d’Ali Bongo, fait état d’un « échec », d’une « incapacité à mettre en place un programme présidentiel », ou encore «  des promesses exagérées, sans liens les unes avec les autres, avec une incohérence globale ». Il fait une analyse point par point des secteurs de l’éducation, la santé, les infrastructures, l’économie etc. De manière générale, il ressort de ses travaux un projet gouvernemental « détaché de la réalité ».

Face à une opposition divisée, Ali Bongo détient les cartes du jeu politique gabonais grâce à son contrôle de l’appareil d’État. Critiqué pour son état de santé, il est apparu en public il y a peu de temps sous un air plus ou moins convaincant. « Je suis en bonne santé », a-t-il rassuré les fidèles et sympathisants de son parti.
En 2009 il prend le pouvoir suite au décès de son père Omar Bongo. L’année 2016 marque une période de contestation de son autorité par son principal opposant Jean Ping qui dénonce une fraude électorale en faveur d’Ali Bongo, officiellement vainqueur à 49,8% des voix contre 48,2% pour son adversaire.

Tchuisseu Lowé

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