Francine Ntoumi : Championne de la recherche scientifique en Afrique
Spécialiste du paludisme et des maladies infectieuses, professeure Francine Ntoumi est une biologiste moléculaire congolaise. Retour sur le parcours de cette championne de la lutte contre le paludisme.
Née le 4 octobre 1961, Francine Ntoumi a été élevée dans une famille qui valorisait l’éducation et la réussite académique. Elle effectue le cycle primaire et une partie du collège dans son pays d’origine avant de s’envoler pour la France où elle décroche son BEPC puis son Baccalauréat. Titulaire d’un doctorat en sciences obtenu à l’université Pierre et Marie Curie en France, elle fait ses premiers pas à l’institut Pasteur de Paris dans les années 90.
Grâce à son brillant parcours académique, Francine Ntoumi devient la première femme africaine responsable du secrétariat de l’Initiative multilatérale sur le paludisme. Elle est très engagée dans le renforcement des capacités de recherche en santé sur le continent africain. Entre 1995 et 2010, elle a occupé des postes de chercheuse au Gabon, au Pays-Bas, en Tanzanie et en Allemagne.
De retour au Congo en 2008, elle crée la fondation congolaise pour la recherche médicale dont elle devient la présidente. Elle se dédie aussi à l’enseignement et à la recherche notamment à trouver des solutions face à des problèmes de santé publique et des maladies infectieuses. Pour cela, elle s’est consacrée au paludisme. Elle évalue la résistance des moustiques aux insecticides et des parasites aux antipaludiques. Le Professeur conduit aussi des travaux liés à la tuberculose et d’autres maladies infectieuses qui permettent aux décideurs de faire des choix judicieux pour les populations. A travers la fondation congolaise pour la recherche médicale, elle s’est fixé 4 missions :
- Conduire des activités de recherche médicale
- Effectuer des formations
- Faire des plaidoyers pour plus de soutien dans la recherche scientifique
- Apporter du soutien à la population à travers des centres de santé qui prodiguent des soins de qualité à des prix bas pour les populations vulnérables.
Malgré ses nombreuses réalisations, Francine Ntoumi a fait face à de nombreux défis tout au long de sa carrière. En tant que femme scientifique africaine, elle a souvent été confrontée à des préjugés et à des stéréotypes et a dû travailler dur pour être prise au sérieux dans un domaine traditionnellement dominé par les hommes. Elle a également dû faire face à des défis financiers et logistiques pour mener ses recherches, notamment en raison du manque de financement pour la recherche scientifique en Afrique.
Professeur Ntoumi a contribué au développement d’un programme appelé “femmes et sciences” qui résoud progressivement le problème de la sous-représentation des femmes dans les sciences. Grâce à elle, de plus en plus de jeunes filles s’engagent dans les sciences et rêvent de belles et grandes carrières scientifiques.
Francine Ntoumi a une devise : “transmettre l’espoir et l’ambition aux plus jeunes”. Pour cela, elle partage son savoir autant que possible à travers des conférences publiques et des cours qu’elle dispense en tant qu’enseignante-chercheuse à l’université de Tübingen en Allemagne et à l’université Marien-Ngouabi de Brazzaville.
Au fil des ans, elle a été reconnue pour ses nombreuses contributions à la recherche scientifique en Afrique et dans le monde entier. Elle a remporté de nombreux prix et distinctions, notamment le prix du réseau international des congolais de l’extérieur et le prix Kwame Nkrumah de l’Union Africaine pour les femmes scientifiques reçus respectivement à Paris et à Addis Abeba en 2012.
Le 27 mars 2015, elle reçoit à Bamberg en Allemagne le prix scientifique Georg Forster devenant ainsi la première femme originaire d’Afrique subsaharienne à recevoir cette récompense qui distingue les chercheurs pour les travaux menés dans leur pays d’origine.
En avril 2021 elle a été élue présidente du conseil scientifique de l’institut recherche et développement (IRD).
Francine Ntoumi est une éminente scientifique africaine qui a consacré sa vie à la recherche scientifique et à la santé publique en Afrique. Sa passion, son dévouement et sa détermination inspirent de nombreuses personnes en Afrique et dans le monde entier.