Faible affluence aux législatives du Bénin
Depuis l’élection en 2016 de Patrice Talon, le scrutin pour les législatives au Benin marquait le premier ouvert à l’opposition.
Plus de six millions d’électeurs étaient attendus aux urnes mais dans les bureaux de vote c’était une autre réalité, les électeurs sont arrivés au compte-gouttes.
Des retards sur les heures d’ouverture des bureaux de vote ont même été enregistrés.
Rappelons que les dernières législatives en 2019 ont été marquées par des violences de tout genre mais surtout meurtrières, une coupure de l’internet et une abstention record.
L’opposition comme signifié plus haut n’avait pas pu participer aux élections en raison des règles du scrutin qui tendaient à les disqualifier.
Pour cette fois, 7 partis ont été autorisés, trois(3) se réclamant de l’opposition.
Le Président Patrice Talon a soutenu et je cite : « Nous sommes en train de tourner définitivement les mauvaises pages de notre histoire politique. C’est heureux ! ».
Dans l’intention d’encourager un plus grand nombre de votants et de garantir la sécurité, le Ministre de La Défense du Benin avait soutenu que toutes les dispositions étaient prises pour garantir le bon déroulement du scrutin.
Selon la Plateforme Électorale de la Société Civile(PESC), contrairement à la faible affluence matinale, une faible « amélioration » a été observée en suite de journée, mais demeurait tout de même loin des objectifs fixés.
Un fait est à souligner : le constitutionnaliste Joël Aïvo et l’ex Garde des Sceaux Rekya Madougou sont encore emprisonnés et condamnés à de lourdes peines !
Pendant que certains sont de la mouvance présidentielle et ont donc espoir, d’autres restent encore réservés. Pour eux le changement ne doit plus être utopique, le peuple s’attend à des députés représentatifs du peuple.
Cette élection se veut aussi particulière : le mandant de la Cour Constitutionnelle arrive à terme au cours de cette année.
Or, la composition de cette cour pour un total de 7, quatre membres sont choisis par les députés, les trois autres par le chef de l’Etat.
Ladite cour a entre autres pour mission de contrôler les prochaines élections( municipales, législatives et présidentielles) qui se tiendront toutes en 2026.
Entre peur de revivre les atrocités passées et désespoir dû aux magouilles, le peuple béninois reste dubitatif.
Vu les challenges à venir, le peuple béninois a-t-il fait bon choix de se priver du droit de vote au cours de ces législatives « déterminantes » au nom des magouilles ? Oser n’aurait-il pas été approprié ?