EXISTE-T-IL UNE MODE AFRICAINE ?

L’idée d’une mode Africaine suscite des interrogations dans le monde. De nombreux acteurs se demandent encore aujourd’hui s’il n’est pas exagéré de parler de ″Mode Africaine″. Cependant depuis un certain temps, on note une floraison de fashion Weeks partout en Afrique. Et de plus en plus, les tissus africains et les références à l’Afrique sont récurrents sur les podiums Nord-Américain et Européen. Alors, il serait important de se demander à quel point où dans quelle mesure peut-on parler de mode Africaine. 

Origine de l’idée de mode africaine

En 1998, dans le désert de Tiguidit au Niger, a lieu le premier Festival International de la Mode Africaine (FIMA). Il est l’œuvre du créateur de mode nigérien Alphadi. Le festival se veut une manifestation culturelle et économique d’envergure internationale axée sur la mode africaine en lien avec la mode occidentale. Yves Saint-Laurent, Kenzo ou Jean-Paul Gautier, par leur présence, ont montré l’importance de cette célébration mondiale de la mode.

 

De plus en plus présente sur la scène internationale, la mode africaine évolue suivant des influences venues d’Europe. Aujourd’hui, les collections de la nouvelle génération de créateurs africains sont partout : dans la rue, dans les magasins, dans des défilés de mode, sur le continent et dans le reste du monde. Mais si elle veut conquérir la planète, la mode africaine doit encore opérer une autre mutation. Qui dit mode africaine, dit mode d’été, parce qu’elle se calque sur le climat d’Afrique. Elle doit encore tenir compte des saisons du Nord pour trouver de nouveaux acheteurs.

Une difficulté à s’imposer

Quelques créateurs africains ont ouvert des enseignes à Paris, mais entre méventes et charges fiscales, ils se sont retrouvés incapables d’honorer leurs créances. Leurs moyens de production sont limités, et rares sont ceux qui sont prêts à les soutenir. Aussi beaucoup de créateurs concentrent leurs efforts sur le continent. 

« Le vrai défi, aujourd’hui, c’est de s’imposer sur nos marchés. Nous devons montrer aux Africains ce dont nous sommes capables et les amener à consommer local. Mais c‘est loin d’être gagné. Il y a le ‘made in China’ qui s’étale sur des kilomètres dans les marchés subsahariens, et il est difficile de trouver aujourd’hui, une clientèle prête à se fidéliser aux vrais marchands. Chaque année, 1,5 milliard de mètres de pagnes en provenance d’Asie sont distribués sur les marchés. Quant à la clientèle aisée, elle est souvent difficile à convaincre. Les Africains sont encore persuadés que la qualité vient toujours de l’étranger » Collé Sow Ardo, sénégalaise. 

Une vue sur l’avenir

On les connaît, mais on ne les achète pas – ou pas assez. Les stylistes africains voudraient bien convaincre la clientèle locale. Et prouver qu’en Afrique aussi la création peut être rentable.
La mode peut devenir un acteur essentiel de développement durable, créatrice d’emplois dans le textile, la confection, la bijouterie et la maroquinerie. Pour changer les mentalités, les créateurs ont fait des efforts sur la qualité, finitions plus soignées et coupes qui s’adaptent aux besoins de la vie urbaine. Tous pourtant sont confrontés à un problème de taille : le manque de financements. « Pour les banques, la mode n’est toujours pas un investissement sûr », explique Khady Diallo.
Aujourd’hui, l’Afrique devient à la mode. Mais il ne suffit pas de rajouter quelques broderies sur un vêtement et dire que c’est l’Afrique. Ce n’est pas honorable pour les Africains. L’Afrique n’est pas une mode, c’est une réalité de tous les jours.

En définitive, si l’on veut s’en tenir à la caractéristique de la mode en tant qu’élément universelle, on devrait reconnaitre qu’il n’existe pas de mode purement Africaine. Cette déduction célèbre l’avis de la styliste TINA LOBONDI qui pense que si on ne parle pas de mode européenne on ne devrait pas non plus parler de mode africaine. Cependant, si des éléments de la mode en Afrique s’exportent et se singularisent en occident c’est bien parce qu’il existe une identité propre à la mode en Afrique. Alors, sans exagération, on pourrait prétendre à l’existence d’une idée selon laquelle la mode africaine existerait bel et bien. Il reviendrait donc à chaque continent de vouloir s’approprier ou non une mode à son effigie. 

Post by managerMedia

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