Éradication du paludisme en Afrique 

18 janvier 2024

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Le Bénin réceptionne 215.900 doses de vaccin antipaludique 

 

Le combat pour l’éradication du paludisme dans le monde et particulièrement en Afrique, est entré dans sa phase décisive, avec  l’autorisation du vaccin antipaludique recommandé  par l’OMS depuis octobre 2021 chez les enfants en zone endémique. Ce vaccin, le premier  contre le paludisme, est le RST,S/AS01 ou Mosquirix. C’ est un vaccin à protéine recombinante contre le paludisme à Plasmodium falciparum. 

 

Continent le plus touché par cette maladie, l’Afrique au cours de l’année 2022, d’après les chiffres de l’OMS, a enregistré 233 millions de cas de paludisme soit 94% des cas au niveau mondial et  580.000 décès. Ce qui représente 95 % des décès dus à la maladie dans le monde. En outre, 80% de ces décès sont des enfants de moins de cinq ans. 

 

Face à l’urgence, il était impérieux pour l’OMS d’agir de façon concrète en vue de freiner la pathologie sur le continent. Le vaccin antipaludique est donc cette trouvaille sur laquelle s’appuie l’organisation pour éradiquer totalement le paludisme en Afrique. Pays retenus pour conduire la phase pilote,  le Ghana, le Kenya et le Malawi administrent le vaccin dans certains de leurs districts depuis 2019. Dans ce cadre, plus de 2 millions d’enfants ont été vaccinés contre le paludisme dans ces trois pays africains, ce qui a entraîné une baisse spectaculaire de13 % de la mortalité. 

 

Le projet depuis lors, est progressivement en train de passer à échelle. Après le Cameroun qui a reçu en novembre 2023, 331.200 doses du vaccin RTS, ce fut au tour du Bénin de recevoir, lundi 15 janvier, ses premiers vaccins contre le paludisme. Ce sont au total 215 900 doses qui ont été réceptionnées à l’aéroport international de Cotonou  par le ministre de la Santé et les représentants de l’Unicef, de l’OMS et de l’Alliance globale pour les vaccins. 

 

Le Bénin une zone impaludée 

 

Le Bénin est un pays  impaludé de façon permanente. Les chiffres de mortalité dans ce pays sont très élevés. Selon plusieurs études et constats, le paludisme est la première cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. Dans ce pays, cette pathologie représente 40% des consultations externes et 25% des admissions dans les hôpitaux du Bénin. L’arrivée des vaccins répond donc à un objectif: contrôler non seulement la maladie mais également et surtout  sauver des dizaines de millier de vies chaque année. 

 

Selon les autorités sanitaires de ce pays et conformément aux recommandations de l’OMS, le schéma vaccinal prévoit quatre doses pour les enfants de 6, 7, 9 mois et de moins de 2 ans, dès le premier trimestre de l’année 2024. L’occasion était idéale pour les responsables en charge de la santé au Bénin, d’appeler les populations à s’approprier ce vaccin. Ils ont fait comprendre à leurs administrés que  la vaccination reste l’une des stratégies les plus sûres et les plus efficaces dans la lutte contre le paludisme. Aux anti-vaccins, ils ont recommandé d’accepter ce vaccin contre le paludisme qui sera désormais intègré dans le programme élargi de vaccination au Bénin.

 

Tout comme le Bénin, le Burkina Faso, le Libéria, le Niger et la Sierra Leone devraient eux aussi recevoir autour de 1,7 million de doses du vaccin RTS dans les semaines qui viennent, et d’autres pays africains devraient à leur tour recevoir des doses dans les mois à venir.

 

Suivre l’exemple du Cap-Vert

 

Troisième pays d’Afrique à éradiquer le paludisme à l’instar de l’île Maurice et de l’Algérie, le Cap-Vert a reçu sa certification des mains de l’OMS, le vendredi 12 janvier. Ce pays est désormais exempt de cette maladie qui continue de faire des ravages sur le continent. L’Organisation mondiale de la santé y voit un succès significatif en matière de santé globale.

 

Cet archipel de l’Océan Atlantique avait déjà éradiqué la maladie à deux reprises en 1967 et 1983. Mais, selon l’OMS, des erreurs ultérieures avaient conduit à son retour. Depuis la fin des années 1980, le paludisme était confiné à deux îles : Santiago et Boa Vista. En 2007, le pays décide alors d’en faire un sujet de santé nationale en mettant sur pied un plan stratégique pour la période 2009/2013 avec un diagnostic élargi, traitements plus précoces et gratuité des soins dispensés aux étrangers. Résultat, les îles de Santiago et Boa Vista parviennent à éradiquer la maladie.

 

Le pays a obtenu la certification de l’OMS, car il a fourni la preuve que la chaîne de transmission domestique par les moustiques avait été interrompue à l’échelle nationale depuis trois ans. Le Cap-Vert est donc un exemple à suivre sur le continent.

Thom Biakpa 

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