Docteur Sayavé Gnoumou : Pionnier de la télémédecine en Afrique
Le Docteur Sayavé Gnoumou est un chirurgien Burkinabè. Pionnier de la télémédecine, il est le référent de cette discipline au sein de l’Union Africaine. Tout commence à la fin de sa formation. Lorsqu’il pratique la médecine, il soigne des patients venus de tous les horizons, puis se met même à faire des consultations à distance. Un jour, il apprend le vrai nom de cette pratique : la télémédecine. Pour lui, c’est une branche à part entière que l’on ne peut dissocier de la médecine.
La télémédecine est une pratique médicale qui utilise les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour fournir des soins de santé à distance. Elle permet aux professionnels de la santé de communiquer avec leurs patients ou d’autres professionnels de la santé en utilisant des outils tels que la vidéoconférence, la messagerie instantanée, les applications mobiles et les plateformes en ligne.
Selon le docteur Gnoumou : « La télémédecine, c’est le diagnostic, le traitement et l’expertise à distance. Le patient n’est pas physiquement en face du médecin, mais il utilise des moyens très simples comme le téléphone, qui peuvent être très sophistiqués jusqu’à récolter les analyses sanguines, récolter des images, récolter le fonctionnement des organes et à les transmettre, quelque part, au médecin. »
La télémédecine peut être utilisée dans une variété de contextes, tels que la consultation médicale à distance, la surveillance de la santé à domicile, la formation et l’éducation des patients et des professionnels de la santé, la prescription en ligne de médicaments, la gestion de dossiers médicaux électroniques, et bien plus encore.
La télémédecine peut être utilisée pour fournir des soins de santé dans des zones rurales ou éloignées où l’accès aux soins de santé est limité, ainsi que pour réduire les temps d’attente pour les consultations médicales et les rendez-vous chez les spécialistes. Elle peut également être utilisée pour améliorer la coordination des soins entre les différents professionnels de la santé, ce qui peut améliorer la qualité des soins et réduire les erreurs médicales.
Jadis, il fallait que le médecin rencontre le patient de façon physique pour poser le diagnostic et suggérer un traitement. Aujourd’hui avec l’évolution des nouvelles technologies et avec certains appareils, le spécialiste n’a plus obligatoirement besoin d’être auprès du patient. Il peut avoir l’information sans se déplacer.
Dans le cadre de l’exercice de la télémédecine, le docteur Gnoumou affirme avoir fixé une règlementation rigoureuse. La télémedécine doit être au moins aussi efficace sinon plus qu’une consultation physique
D’après le docteur Gnoumou, la télémédecine permettrait de résoudre le problème des déserts médicaux en Afrique. En effet, en fin de formation, plusieurs spécialistes souhaitent rester dans les zones urbaines avec les hôpitaux équipés que d’aller en zones rurales où les plateaux techniques sont pauvres. La télémédecine pourrait être un excellent moyen pour améliorer la qualité des soins en Afrique. Elle pourrait même être un moyen pour les pouvoirs publics et les financiers de faire des économies.
Cependant, deux gros obstacles se présentent : convaincre les ministres de la santé du bien-fondé de la télémédecine, ses avantages et l’utilité d’injecter des fonds pour enclencher ses processus qui pourraient permettre de sauver plusieurs vies et améliorer l’accès aux soins de santé aux populations les plus vulnérables.
Le docteur Sayavé Gnoumou est membre fondateur de l’académie francophone de télémédecine et e-santé. Il crée des solutions qui aident à digitaliser les pharmacies, cabinets médicaux, hôpitaux, cliniques et laboratoires.