Crise au Gabon – Quelle interprétation suite à la prise du pouvoir par les militaires ?

4 septembre 2023

managerMedia

hamanie

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Le 30 août dernier l’armée gabonaise dissout le gouvernement et les institutions de la République. Les hommes en tenue tiennent les rênes du pays dans un contexte de tensions politiques émanant des résultats du vote présidentiel.
Les rivalités entre l’ex-président gabonais Ali Bongo et son principal opposant Albert Ondo Ossa, relatives à la victoire revendiquée par les deux camps à la faveur de l’élection présidentielle du 26 août, ont été stoppées par les militaires qui ont écarté les adversaires politiques pour prendre le pouvoir.

Le général Brice Oligui Nguema dirige la transition. Toutefois, les appréciations des uns et des autres, au sujet du coup d’État militaire de Libreville sous-entendent une théâtralisation du jeu politique entretenue par quelques acteurs pour garder la mainmise sur l’appareil d’État.

Albert Ondo Ossa évoque une mise en scène du régime Bongo avec pour finalité la perpétuation d’un règne dans la gestion du pays. « Ce n’est pas un coup d’État, c’est une révolution de palais … Les Bongo ont trouvé un moyen de contourner, c’est l’imposture perpétuelle…Ils se remettent en selle pour renouveler le système Bongo – PDG à travers Oligui Nguema ».

Pourquoi avoir organisé une telle machination du pouvoir si l’on s’en tient au propos du leader de l’opposition gabonaise ? Le politologue Mathias Éric Owona Nguini analyse la situation sociopolitique actuelle du Gabon. « Le putsch a intercepté une alternance électorale ; le système est resté et c’est toujours la françafrique qui tutore le Gabon. Les militaires ont obstrué la voix à une montée au pouvoir d’Ondo Ossa par un coup de contrôle. Ils ne peuvent pas renverser Ali Bongo aussi vite après un processus électoral et liquider aussi rapidement l’équation Ondo Ossa qui est apparu comme le principal rival du gouvernement au moment de l’élection présidentielle ».

L’opération ayant conduit les militaires gabonais au pouvoir ferait douter de leurs missions quand on essaie de comparer leurs discours à ceux des soldats africains aux commandes dont les actions entraînent la fin des régimes et les oppositions contre les puissances occidentales. Au sujet des coups d’états militaire sur le continent, Aimé Bounoug, chercheur en sciences politiques, estime que « Le cas du Gabon est très souple d’autant plus qu’il relève du complot d’un groupe pour un fonctionnement identique ». L’analyste poursuit en ces termes : « Ali Bongo aurait perdu l’élection présidentielle. L’armée a créé une brouille pour éloigner l’opposition du fauteuil présidentiel et maintenir la vieille garde du pouvoir au Gabon ».

Tchuisseu Lowé

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