Côte d’Ivoire/ PDCI-RDA
Le 8e congrès extraordinaire suspendu par une décision de justice à la surprise générale
Le 8e congrès extraordinaire du PDCI-RDA, annoncé à grand renfort de publicité pour ce samedi 16 décembre 2023 à Abidjan, a été à la surprise générale, suspendu par une décision de justice qui serait tombée en début de soirée du vendredi 15 décembre. Cet événement tant attendu par les militants du plus vieux parti politique ivoirien a donc été suspendu à la dernière minute, alors que tôt ce matin, plusieurs d’entre eux avaient déjà pris le chemin du Sofitel hôtel ivoire, cadre devant servir de lieu de la rencontre.
Le congrès devant élire le nouveau chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), après le décès brutal de Henri Konan Bédié, n’aura donc plus lieu en raison de cette décision de justice qui arrive comme un coup de massue pour le principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire. La notification de l’ordonnance du juge des référés du tribunal d’Abidjan, datée de vendredi, a bel et bien été remis au professeur Cowppli-Bony Philippe, président par intérim du PDCI-RDA.
Selon l’ordonnance, l’événement a été suspendu en raison d’irrégularités dans la liste des congressistes chargés d’élire le nouveau président du parti, quatre mois après la mort d’Henri Konan Bédié, son ancien leader.
Déployée sur le site, la police a érigé un important cordon de sécurité devant le quartier général du parti, à Abidjan, comme constaté par nos soins. Plusieurs dizaines de congressistes venus de tout le pays étaient empêchés d’entrer. Autour de l’hôtel Ivoire où devait se dérouler le Congrès, des policiers étaient également déployés.
Notons que deux candidats étaient en lice pour la présidence du parti. Il s’agit du banquier ivoiro-français Tidjane Thiam qui faisait figure de favori et le maire de la commune de Cocody, Jean-Marc Yacé.
Des conditions jugées anormales ont été constatées autour de l’organisation de ce 8e congrès extraordinaire. Des cadres du parti vert-blanc comme Jean-Louis Billon et Thierry Tanoh, avaient critiqué cette semaine la communication tardive et floue du parti sur les modalités de l’élection de samedi. «Grande est notre déception de constater l’opacité du processus électoral. Quelle crédibilité et légitimité auraun président élu dans de telles conditions ? », s’interrogeaient les deux hommes dans un communiqué. Un troisième candidat, Maurice Kacou Guikahue, cadre historique du PDCI, avait de son côté annoncé en début de semaine son retrait poussé vers la sortie par le comité électoral selon lui-même.
