Comprendre les causes d’échecs et les implications juridiques de création d’une start-up aux Etats-Unis
Environ 627 000 nouvelles entreprises sont créées chaque année aux États-Unis parmi lesquelles un nombre non négligeable appartient aux immigrants africains. Ces start-ups ou petits business peuvent être très prometteuses, mais elles sont également sujettes à des risques et des défis importants qui peuvent conduire à leur faillite.
Les principales causes d’échec des start-ups
Aux Etats-Unis, 95% des entreprises nouvellement créées échouent au bout de cinq ans pour diverses raisons :
Le manque de financement : Le financement est essentiel pour le développement et la croissance de toute entreprise. Si une start-up ne parvient pas à obtenir suffisamment de financement initial ou ne parvient pas à lever des fonds supplémentaires au fur et à mesure de son développement, elle peut se retrouver à court de liquidités et ne pas pouvoir poursuivre ses activités.
La mauvaise gestion financière : Une mauvaise gestion des finances, y compris une mauvaise planification budgétaire, des coûts excessifs ou une absence de contrôle des dépenses, peut rapidement entraîner une situation financière insoutenable pour une start-up.
L’absence de marché : Une idée de produit ou de service novatrice peut sembler excellente sur le papier, mais si elle ne répond pas à un besoin du marché ou si elle n’attire pas suffisamment de clients, la start-up peut ne pas réussir à générer des revenus et finir par échouer.
La concurrence : Dans de nombreux secteurs, la concurrence est rude, et les start-ups doivent souvent se battre contre des entreprises bien établies avec des ressources considérables. Si une start-up ne parvient pas à se démarquer de manière significative ou à trouver un avantage concurrentiel, elle peut se retrouver en difficulté.
Les problèmes de gestion et d’équipe : Une équipe de direction inexpérimentée et/ou des conflits internes peuvent nuire au bon fonctionnement d’une start-up. Des lacunes dans la gestion stratégique, opérationnelle ou de ressources humaines peuvent conduire à des problèmes et à des échecs.
L’évolution du marché : Les conditions du marché peuvent changer rapidement, et une start-up doit être capable de s’adapter à ces changements. Si une entreprise ne parvient pas à suivre les tendances du marché ou à anticiper les évolutions, elle risque de devenir obsolète.
Les problèmes techniques : Si une start-up développe un produit ou un service qui présente des problèmes techniques importants ou des défauts, cela peut entraîner une perte de confiance de la part des clients et une baisse des ventes.
Les problèmes juridiques et réglementaires : Des problèmes juridiques, tels que des violations de propriété intellectuelle ou des litiges, ainsi que des obstacles réglementaires peuvent entraver la croissance et le succès d’une start-up.
Les implications juridiques des activités commerciales informelles ou illégales
Aux Etats-Unis, nombreux sont les membres de la communauté africaine qui s’adonnent à des activités commerciales non déclarées telles que la vente de bijoux, de vêtements, de jus ou de nourriture faits maison au sein de la communauté. Selon Maître Latif Oduola-Owoo, spécialiste en droit des affaires et des questions d’immigration aux États-Unis, ces activités sont considérées comme des activités commerciales informelles et illégales. Maître Latif recommande que même pour de telles activités, il est important de s’enregistrer auprès du secrétariat d’état et d’ouvrir un compte bancaire séparé pour répertorier les revenus générés. Ne pas le faire peut exposer les individus à des risques significatifs, y compris des poursuites judiciaires ou la perte de biens personnels. En séparant les comptes personnels et professionnels, les individus peuvent suivre avec précision leurs gains et les déclarer à des fins fiscales.
Les deux principaux types de statut juridique pour les « petites » activités commerciales sont les suivants :
La Limited Liability Company (LLC)
Une LLC offre une flexibilité et une facilité d’exploitation pour ceux qui exercent les petites activités commerciales mentionnées plus haut en leur offrant une protection juridique. Cette entité commerciale (LLC) a ses propres responsabilités, distinctes des individus impliqués. Cela signifie que si l’entreprise contracte des dettes, les créanciers ne peuvent saisir que les actifs de l’entreprise. Maître Latif souligne l’importance de contacter un avocat lors de la création d’une telle entreprise, surtout lorsqu’il y a plusieurs propriétaires. Avoir une protection juridique contre la responsabilité personnelle est crucial car en maintenant une séparation et une distinction appropriées, les propriétaires sont protégés. Sur le plan fiscal les bénéfices tirés de l’entreprise servent de base à l’imposition personnelle, plutôt que l’entreprise elle-même soit soumise à des impôts.
La « société en commandite » et les partenariats (partnership)
Cette forme juridique peut être est utilisée quand il y a plusieurs associés. Ces associés peuvent avoir le statut d’associés généraux ou le statut d’associés en commandite.
Les associés généraux (General Partners) sont ceux qui sont responsables de la gestion quotidienne de l’entreprise et qui ont une responsabilité personnelle illimitée pour les dettes et les obligations de l’entreprise. Cela signifie que leur patrimoine personnel est exposé en cas de poursuites ou de créances impayées.
Les associés commandités (Limited Partners) sont les membres qui apportent les capitaux à la société sans être impliqués dans la gestion de l’entreprise. Leur responsabilité se limite généralement à leur investissement dans la société. Ils bénéficient d’une responsabilité limitée, ce qui signifie que leur responsabilité personnelle est limitée aux montants investis dans la société.
Les sociétés en commandite sont couramment utilisées dans le secteur des investissements, notamment dans les fonds de capital-investissement (private equity) et les fonds de capital-risque (venture capital). Les associés commandités fournissent les capitaux nécessaires, tandis que les associés généraux gèrent les investissements et prennent les décisions opérationnelles.
Il est important de faire déclarer le statut juridique de son activité commerciale car il peut arriver qu’après plusieurs années de dur labeur, votre activité devienne attrayante pour des investisseurs. À ce stade, l’entreprise peut émettre des actions qui peuvent être vendues sur le marché, fournissant une source significative de capital.
Il est essentiel que les membres de la communauté africaine qui se lancent dans les activités commerciales fassent preuve de prudence et de planification soigneuse pour éviter ces pièges et augmenter leurs chances de réussite. Se faire coacher par des professionnels, avoir de la persévérance, de l’adaptabilité et la capacité à apprendre rapidement des erreurs sont des qualités nécessaires pour surmonter les obstacles auxquels font face leurs start-ups.
Serge Afeli, PhD, MSHA
Directeur de l’innovation et de l’entrepreneuriat
Professeur Agrégé des Universités
Business Mentor