CAN 2023 – Côte d’Ivoire – RDC (1-0) Les Éléphants piétinent les Léopards et sont à 90 minutes d’un troisième sacre continental
Photo : SIA KAMBOU AFP
Humiliés, enterrés puis ressuscités, les Éléphants de Côte d’Ivoire sont devenus invincibles dans leur CAN. Après avoir déchu le Sénégal de sa couronne en huitièmes de finale, ils ont brisé en quart de finale le rêve du Mali de toucher le graal pour la première fois de son histoire, avant de dégager de leur passage la République Démocratique du Congo (RDC) en demi-finale, pour s’ouvrir la voie de la finale.
Les trompes résolument dressées, ils affronteront, dimanche au stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, les Super Eagles du Nigeria, pour l’ultime bataille qui mène au sacre. Ce choc entre la Côte d’Ivoire et le Nigéria se déroulera sous un air de revanche pour les Ivoiriens qui ont subi leur première défaite (0 -1) dans cette compétition face à la formation nigérianne lors de la deuxième journée dans le groupe A.
Une finale qui s’annonce palpitante quand on sait que les Eléphants de Côte d’Ivoire depuis leur « résurrection d’entre les morts », dévorent absolument tout sur leur passage. Transfigurés, ils n’ont peur de personne et aucun scénario ne semble les ébranler. Eux qui étaient pourtant si défaillants mentalement, affichent désormais un mental d’acier et sont capables de renverser toutes les situations qui se dressent devant eux.
Le rêve à portée de main
Toute la Côte d’Ivoire depuis la renaissance des Éléphants sous la houlette de Émerse Faé est à fond derrière son équipe nationale. Le pays est mobilisé et prêt à tous les sacrifices pour pousser à la victoire finale ses pachydermes. Les Ivoiriens qui n’avaient pas cette culture de supporters résilients, capables de pousser leur équipe aussi bien dans les périodes de joie que dans les périodes de souffrance, ont réussi à rectifier le tir. Du stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé en passant par le stade de la paix de Bouaké, l’on a senti des Ivoiriens qui sont passés du statut de simples spectateurs à celui de vrais supporters jouant le rôle du douzième homme.
Il est certain que dans un tel état d’esprit, les Éléphants qui bénéficient déjà de l’avantage du terrain, parce qu’évoluant à domicile, voient leurs forces se décupler. Mercredi soir au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, c’est cet apport du public qui a permis à Sébastien Haller et ses coéquipiers de venir à bout des Léopards de la RDC dans un match ouvert, avec énormément d’intensité. De retour dans ce stade où ils ont été humiliés par la Guinée Équatoriale (4-0), le 22 janvier dernier, Max Alain Graduel, Franck Yannick Kessié, Willy Boly, Ibrahim Sangaré, Séko Fofana et tous les autres, devaient se réconcilier avec le public. Et ils l’ont fait cette fois sans trop de tergiversations.
Les temps forts de la rencontre
Dans une ambiance surchauffée, avec, sans surprise, une écrasante majorité de supporters ivoiriens dans les tribunes (51 020 spectateurs au total), le match a débuté sur un très bon rythme, avec deux équipes décidées à ouvrir le jeu. Cédric Bakambu a même pensé ouvrir le score à la 9e, mais l’arbitre a signalé une faute de Meschack Elia sur le gardien ivoirien Yahia Fofana. Plus tard, une autre alerte a retenti pour la Côte d’Ivoire avec cette parade de Fofana devant Yoane Wissa (28e), alors que le Congolais n’avait pas été signalé hors-jeu (il l’était). Le match s’est toutefois équilibré, et les Éléphants, de plus en plus à l’aise, ont manqué de faire la différence avant la pause.
Sébastien Haller, titulaire en pointe, a d’abord tenté un retourné acrobatique, sans trouver le cadre (35e). L’attaquant, à la réception d’un centre de Wilfried Singo, a ensuite smashé une tête puissante, encore non cadrée (40e). Et enfin, Franck Kessié, tout en puissance, a décoché un tir qui a terminé sa course sur le poteau de Lionel Mpasi, le portier congolais (42e).
Le début de la deuxième mi-temps a vu les Léopards causer à nouveau quelques frayeurs à la défense ivoirienne, notamment avec Theo Bongonda, remplaçant d’un Gaël Kakuta à court de rythme. La domination de la Côte d’Ivoire a quand même vite repris, et le verrou congolais a fini par céder.
Mpasi a d’abord détourné une nouvelle tentative de Kessié, mais il a dû s’incliner, quelques minutes après, devant le geste de Haller. Oublié dans la surface, le longiligne avant-centre a repris de volée du pied droit un centre de Max-Alain Gradel. La trajectoire de sa reprise a lobé Mpasi et libéré les dizaines de milliers de supporters présents à Ebimpé (65e).
Sébastien Desabre, le sélectionneur de la RDC, a bien tenté de remobiliser ses troupes pour refaire surface. Mais en vain. La Côte d’Ivoire, inarrêtable depuis qu’Emerse Faé est arrivé aux commandes, n’a pas lâché ce précieux avantage obtenu grâce au premier but de Sébastien Haller dans la compétition.
Les Éléphants sont en finale de leur CAN et ont rendez-vous, dimanche 11 février 2024 avec les Super Eagles du Nigeria, vainqueurs aux tirs au but des Bafana Bafana de l’Afrique du Sud, à l’issue d’un match à rebondissements au stade de la Paix de Bouaké.
Thom Biakpa