Burkina Faso – Où en sommes-nous ?

10 octobre 2022

managerMedia

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Le 24 Janvier 2022, le monde entier a assisté au renversement du président Burkinabé Roch Marc Christian Kaboré par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) avec à sa tête le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui en est devenu le nouveau président de transition.

Mais ce vendredi 30 septembre 2022, Paul-Henri Sandaogo Damiba a été à son tour éjecté du siège présidentiel par des militaires de son propre camp le MPSR avec à leur tête le Capitaine Ibrahim Traoré, commandant d’artillerie de la première région militaire basée à Kaya dans le centre nord du pays.

« Le capitaine Traoré Ibrahim est nommé président du MPSR à compter de ce jour, vendredi 30 Septembre 2022 », ont déclaré le groupe de militaires sur la télévision nationale.. Mais quels les motifs de ce revirement soudain de situation ?

Les mêmes que ceux allégués contre l’ancien président Roch Marc Christian Kabore en début d’année. En effet, le lieutenant-colonel Damiba avait justifié sa prise du pouvoir en janvier dernier par l’incapacité du président Kaboré à lutter efficacement contre les groupes rebelles qui sèment le trouble dans tout le pays.

Vendredi, les combattants du MPSR ont affirmé avoir été trahis par Damiba qui s’est écarté de sa mission première qui est de reconquérir le territoire aux mains des terroristes et a causé par la même occasion la perte d’autres localités auparavant paisibles. Selon eux, il n’a pas respecté le programme de réorganisation de l’armée qu’ils avaient élaboré de « manière concertée ». Résultat, les attaques de militants islamistes – certains d’entre eux liés au groupe État islamique et à al-Qaïda – se sont multipliées au Burkina Faso alors qu’ils s’emparaient de territoires dans les zones rurales et encerclaient les villes, laissant à l’État le contrôle de seulement environ 60% du pays, selon certaines estimations.

 »La dégradation de la situation sécuritaire qui justifiait notre action a été reléguée au second plan au profit d’aventures politiques malheureuses », ont ainsi dénoncé les membres du MPSR.

 »Les actions du lieutenant-Colonel Damiba nous ont convaincus que ses ambitions s’écartent largement de notre idéal commun »

En fin de compte, les agissements parfois contrastés du chef de transition qui ont souvent fait couler beaucoup d’encre ont fini par avoir raison de lui.

Des actions politiques en demie teinte, à l’image de cette visite de l’ancien chef d’Etat M. Blaise Compaoré au Burkina Faso à la demande de M. Damiba, pourtant condamné à la prison à vie pour attentat à la sûreté de l’Etat et pour avoir été reconnu coupable de complicité dans l’assassinat du Capitaine Thomas Sankara en 1987. Cette visite de M. Compaoré avait créé de la divergence au sein même du MPSR.

Les militaires du MPSR ont entre autres, annoncé la dissolution du gouvernement, la suspension de la constitution, de toute activité politique et de la société civile et la convocation prochaine des forces vives de la nation pour écrire une nouvelle charte et désigner un président civil ou militaire.

Face à cette situation jugée inopportune et condamnée par la CEDEAO, l’organisation en a profité pour exiger dans un communiqué « le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les Autorités de la Transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 »

Au demeurant, le pays s’exposerait éventuellement à des sanctions de la part de la CEDEAO, qui a d’ores et déjà dépêché une délégation dans le pays au cours de la semaine.

Le Chef d’Etat par intérim, le capitaine Ibrahim Traoré a depuis cette visite, annoncé la tenue d’«assises nationales» les 14 et 15 octobre devant désigner un président de transition, avant l’organisation d’élections en 2024.

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