Bernard B. Dadié – Histoire d’un écrivain engagé

24 janvier 2023

managerMedia

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Climbié, un Nègre à Paris, la Ronde des jours ou encore le Pagne noir, telles sont les œuvres de notre écrivain engagé Bernard B. Dadié, considéré comme le père de la littérature ivoirienne. 

 

De son vrai nom Bernard Abou Koffi Binlin Dadié, Bernard B Dadié est né au Sud de la Côte d’Ivoire le 10 Janvier 1916. 

Son père nommé Gabriel Dadié lui, fut le compagnon de lutte du premier Président de la Côte d’Ivoire Félix Houphouët-Boigny. 

 

Il est élevé dans un environnement dominé par la Grande Guerre en Europe et traversé par les résistances des peuples en Afrique  de l’Ouest Francophone (AOF). Son père, appréhendant les dangers auxquels il pourrait être mêlé, le confia à son frère pour que celui-ci l’élève dans un campement de Bingerville où il exploite une plantation. 

 

En 1923, Bernard Dadié est inscrit aux cours préparatoires dans une école de Grand-Bassam. Son premier contact avec l’école ne fut pas de toute facilité. Il finit par abandonner ses études et rejoindre son père et son oncle dans l’exploitation forestière. 

 

En 1924 il est témoin de la démission de son père quand lui sont refusés les mêmes droits et avantages accordés à ses collègues postiers, citoyens français blancs. 

 

Plusieurs événements concourent par la suite à montrer au jeune Bernard que la lutte contre les injustices, la reconnaissance de l’homme noir et l’égalité de ses droits avec les blancs tiennent à cœur à son père. 

 

Le caractère de Bernard Dadié se forgeait au fur et mesure. Réservé mais intraitable sur les questions de justice. 

 

Émerveillé par la pédagogie de son maître Charles Béart, il écrit pour la fête de la jeunesse un sketch inédit. Il se met par ailleurs à la lecture des journaux de son père. Lesquels mettent en relief la misère exacerbée par la grave crise économique de 1930, pointent aussi la question des droits africains sur leur propre sol. 

 

Il intégra en 1933 l’école normale William Ponty de Gorée. Devenu ami à Ouezzin Coulibaly, il échange avec lui de plusieurs sujets qui lui tiennent à cœur.

 

De 1937 à 1947, Bernard Dadié entre dans la vie active à la Direction de l’enseignement puis à la Bibliothèque-archives du Palais Verdier où il est affecté en la qualité de commis de l’administration. 

 

Il collabore par la suite en qualité de Rédacteur à la Communauté, un hebdomadaire qui s’oppose à la Déclaration de Brazzaville et appelle à l’indépendance des pays d’Afrique. 

 

En Côte d’Ivoire pendant ce temps, la majorité des lettrés et écrivains choisissaient pour ligne de conduite l’émancipation de l’homme africain mais pas l’indépendance.

Dadié lui, dès le début opte pour l’émancipation totale de l’homme africain dans et par l’indépendance. 

 

Conscient de l’intérêt de la position dominante donc qu’il faut le soutien d’un parti politique pour espérer ébranler la puissance coloniale, Bernard Dadié à cette époque responsable de presse du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire(PDCI), écrit également des articles pour le parti dénommé  Rassemblement Démocratique Africain (RDA), tout ceci pour un appel à l’indépendance.

 

Ce fut chose faite ! 

Après l’indépendance de la Côte d’Ivoire, il rejoint l’administration de Félix Houphouët-Boigny, premier Président du pays et occupe les fonctions de Directeur de cabinet du Ministre de l’éducation nationale. 

Il sera par la suite nommé Directeur des affaires culturelles puis Inspecteur général des Arts et lettres et plus tard Ministre de la culture et de l’information entre 1977 et 1986. 

Il n’arrêta pas d’écrire dans le but d’inciter les « noirs » à prendre conscience de leur valeur.

 

En Juin 2016, Bernard Dadié par une pétition, tente de faire libérer le Président Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien alors détenu à la Haye suite à la crise post-électorale de 2010. Cette pétition a remporté plus de 26millions de signatures.

Toujours en 2016, il s’est opposé à la nouvelle constitution ivoirienne et a appelé les ivoiriens à prendre leur destin entre leurs mains. 

 

Auteur de renom, Bernard Dadié a à son actif des nouvelles, des romans, du théâtre, de la poésie et des essais. 

Militant pour la cause de l’indépendance africaine, ses œuvres en témoignent longuement. 

 

Bernard Dadié, père de la littérature ivoirienne s’est éteint le 09 Mars 2019 à l’âge de 109 ans.

Ses œuvres elles, restent éternelles ! 

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