Audit de l’ASCE-LC : des irrégularités financières de plusieurs milliards de FCFA constatées au Burkina Faso
L’ASCE-LC, qui est l’autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption du Burkina Faso, a révélé des anomalies financières d’une valeur approximative de plusieurs millions de dollars au sein de diverses institutions publiques. Ces irrégularités ont été identifiées pour la période allant de 2018 à 2021.
L’ASCE-LC avait été sollicitée par le Président pour effectuer un audit de trois entités gouvernementales : la Présidence, l’Assemblée nationale et la Primature.
Les équipes de contrôle ont examiné plusieurs aspects de la gestion des trois entités gouvernementales, notamment la gestion des marchés publics, la gestion du carburant et des lubrifiants, les frais de mission, les comptes de dépôt, les frais de voyage et les dons en faveur des personnes politiquement exposées. Les résultats de l’audit ont révélé que près d’une dizaine de milliards de francs CFA ont été détournés et volatilisés au cours des 3 à 5 dernières années de gestion.
Les résultats ont également montré qu’un grand nombre d’irrégularités ont été constatées et que plusieurs agents des services publics sont impliqués.
Les rapports de l’audit ont été considérés comme étant très importants et ont donc été traités de manière spéciale. L’ASCE-LC a déclaré avoir initié des enquêtes judiciaires et entrepris des investigations sur certains des actes relevés dans les rapports.
L’autorité de contrôle a également déclaré qu’elle prévoit de saisir la Cour des comptes en raison de certains faits dans le rapport qui peuvent être considérés comme constituant une faute de gestion. En outre, des mesures conservatoires ont été prises pour protéger l’intégrité des finances publiques et les intérêts de l’État, et d’autres mesures suivront probablement.
Il est important de rappeler que, selon le dernier classement de Transparency International en 2022, le Burkina Faso occupait le 77e rang mondial en termes de lutte contre la corruption, avec un score de 42 sur 100.
Les résultats de cet audit vont probablement faire baisser davantage le score du pays, le classant parmi les pays les plus corrompus.
Les mauvaises pratiques de gestion financière et comptable ont eu un impact négatif sur les finances de l’État burkinabé, dans un contexte économique et sécuritaire difficile en raison de facteurs tels que les attaques terroristes, les pressions inflationnistes mondiales et les coups d’État.
Ces facteurs auraient également contribué au ralentissement de la lutte contre la corruption dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.