An 63 de l’indépendance du Bénin- Le pays a célébré son autonomie mardi dernier
Récit sur cette République de l’Afrique de l’Ouest autrefois nommée Dahomey, théâtre de nombreux coups d’états militaires.
L’édition 2023 de la célébration des 63 ans d’indépendance du Bénin s’est déroulée sans le traditionnel discours du Chef de l’État à la Nation.
Placée sous le thème « Les Forces de défense et de sécurité : Debout et ensemble contre le terrorisme », la cérémonie a été animée par le défilé militaire dont la parade de l’armée béninoise s’est tenue en présence de Patrice Talon, du président nigérian Bola Tinubu et des officiels de son pays, conviés ce jour à l’esplanade de l’Amazone dans la capitale, pour prendre part aux festivités.
Cependant, cette manifestation de la liberté est le fruit de longues années de lutte pour la souveraineté du Bénin. De 1960 à 2023, le Bénin a connu 14 chefs d’État. La Nation a vécu une succession de coups d’états militaires qui ont marqué son évolution.
Hubert Maga, premier dirigeant du Bénin indépendant et l’un des fondateurs de l’Union des progressistes dahoméens (UPD), a mené la bataille pour la souveraineté du pays. Après trois années de pouvoir, il est renversé en 1963 par le général Christophe Soglo qui dirige le pays d’une main de fer en imposant la pensée unique. En décembre 1967, l’officier supérieur est lui aussi destitué par le commandant Maurice Kouandété à la tête des « Jeunes cadres de l’Armée ». L’homme en tenue forme un gouvernement largement dominé par les militaires où un seul civil est nommé. Il est à son tour déchu par le lieutenant-colonel Alphonse Alley.
En octobre 1972, le commandant révolutionnaire Mathieu Kérékou écarte les dirigeants au pouvoir et installe un système marxiste. Il change le nom Dahomey qui devient République populaire du Bénin. Les tensions avec l’Occident et les manifestations des foules en raison des restrictions des libertés, fragilisent son pouvoir.
La nouvelle constitution du 11 décembre 1990 aboutit à l’organisation des élections sous le Renouveau démocratique qui connait la victoire de Nicéphore Soglo. Converti en démocrate, Mathieu Kékérou revient aux affaires en remportant le vote de 1996 puis celui de 2001. Il révolutionne l’économie béninoise et se rapproche des populations.
La gestion du pays passe pacifiquement en 2006 à Boni Yayi. Il renforce la diplomatie de son pays et s’engage dans un programme de lutte contre la corruption. L’école primaire et certains soins médicaux sont gratuits. En 2016, le vote démocratique fait de Patrice Talon le nouveau dirigeant du Bénin. « Le nouveau départ » symbolise son ambition politique.
Tchuisseu Lowé