78e sommet de l’Assemblée générale des Nations Unies- Quelle leçon à retenir des discours de quelques leaders africains lors de leurs interventions à la tribune de l’Onu ?
Les officiels du continent venus des pays dirigés par les militaires ont attiré l’attention des dirigeants du monde et de la communauté internationale sur les manœuvres des puissances occidentales en Afrique.
Une nouvelle Afrique éprise de liberté d’opinions et de ses ambitions serait en marche par l’entremise des gouvernements sous les directives des hommes en treillis.
Devant l’Assemblée générale des Nations unies, Mamadi Doumbouya le dirigeant guinéen, a sans coup férir pointé du doigt les stratagèmes des puissances étrangères et de leurs acolytes sur le continent à l’effet de maintenir le statu quo du schéma colonial. « J’ai mieux mesuré à quel point le modèle de démocratie occidental a surtout contribué à entretenir un système d’exploitation et de pillage de nos ressources par les autres. Et une contribution très active de nos élites… à qui on a souvent accordé des certificats de démocrates, en fonction de leur docilité ou de leur aptitude à brader les ressources et les biens du peuple ».
Même son de cloche pour Abdoulaye Diop, représentant d’Assimi Goïta le président malien : « Le Mali dénonce à nouveau et avec force, les ingérences de certaines puissances qui continuent de faciliter les activités criminelles des groupes armés terroristes au Mali et au Sahel ». Sans doute une adresse à la France critiquée pour son rôle dans la zone des trois frontières.
A son tour de parole, Bassolma Bazié missionné par Ibrahim Traoré à la tête du Burkina Faso, a défendu l’autonomie de son pays et le libre choix de ses partenaires. « Notre sécurité sera assurée par nous-mêmes en priorité et non par quelqu’un d’autre. Qu’un pays s’appelle Russie, Iran, Cuba… le Burkina Faso y achètera et y vendra ses produits sans intermédiaires ».
Que comprendre de ces discours tintés d’allure révolutionnaire ? Pour Thomas Fotué, écrivain et chercheur en sociologie politique, « La véhémence des autorités maliennes, burkinabè et guinéennes peut être comprise sous deux aspects : La vexation et la révolution. Les dirigeants de ces trois pays décrivent dans un premier temps une manifestation de la suprématie de Paris envers leur pays, en dehors du principe d’égalité entre les États. Secundo, les discours révolutionnaires sont des éléments de rupture de toute coopération avec la France ».
Tchuisseu Lowé